C'était l'été. Les blés étaient jaunes, l'avoine
verte, le foin était ramassé par tas dans les
prés verts, et la cigogne marchait sur ses
longues jambes rouges et parlait égyptien,
car sa mère lui avait appris cette langue. Autour des champs et
des prés il y avait de grandes forêts, et au milieu des forêts des
lacs profonds ; oui, vraiment, il faisait bon à la campagne. En
plein soleil s'élevait un vieux château entouré de douves
profondes, et depuis le mur de base jusqu'à l'eau poussaient des
bardanes à larges feuilles, si hautes que les petits enfants
pouvaient se cacher debout derrière les plus grandes : l'endroit
était aussi sauvage que la plus épaisse forêt et une cane était là
sur son nid, elle couvait ses canetons qui devaient sortir des
oeufs, mais elle commençait à en avoir assez, car cela durait
depuis longtemps, et on
venait rarement la voir ; les
autres canards aimaient
mieux nager dans les
douves que de grimper et
rester sous une feuille de
bardane pour bavarder avec
elle.
Enfin les oeufs
craquèrent l'un après l'autre, on entendait : "clac clac !", tous
les jaunes d'oeufs étaient devenus vivants et sortaient la tête.
- Coin, coin ! disait la cane.
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